Rencontres improbables

Comme le dit si bien Otis, la vie ce sont d’abord des rencontres.

Cette chronique est écrite depuis une plage de Lembongan, à côté de Bali.

La semaine dernière, une rencontre assez improbable.

Je demande les endroits à découvrir qui ne soient pas touristiques. Jolien, que je ne connaissais pas il y a 2 semaines, me dit d’aller découvrir un endroit exceptionnel : Sanda Plantation Hideaway. Elle m’en vante les mérites sans tout dévoiler : une expérience perdue au milieu des rizières. Ni une ni deux, je réserve.

Je débarque là bas. Et l’endroit est fidèle à la description : extraordinaire. Comme je suis seul, le couple (elle javanaise, lui néerlandais) qui gère l’endroit me propose de dîner avec eux.

Pour expliquer où se trouve Sanda : c’est perdu au bout d’une route au centre de Bali.

Je rejoins donc Toine et Mega pour le dîner. Nous devisons sur l’endroit, leurs projets. Nous parlons fermiers locaux, vie balinaise, vie en Asie, expérience (car leur lieu est une expérience en soi). Je mentionne connaître un peu l’hôtellerie et Maurice.

Toine me demande alors : « peut être connais-tu Christine D… »

Mais bien sûr que je la connais, c’est une de mes clientes. Nous avons travaillé ensemble. J’ai aidé son équipe à développer les ventes il y a 5 ans. Je l’apprécie et Toine aussi (les amis de mes amis…).

Toine a travaillé 10 ans avec Christine.

Et nous revoilà partis pour une discussion jusqu’au bout de la nuit à base d’Arak local…

Au milieu de vraiment nul part, sur une recommandation d’une personne que je ne connaissais pas, nous avons une personne en commun.

Incroyable ?

En fait pas tant que cela. À force de rencontrer des personnes, d’échanger et de partager, la probabilité augmente (même si, pour le coup, c’est un vrai hasard).

Au cours de mon séjour, rencontre avec Kitty, française en trip balinais. Elle me dit qu’elle ne socialise pas facilement (et pourtant nous parlons depuis 1 heure). Et là cela m’apparaît : le muscle de la rencontre s’entretient. Plus on en fait, plus cela devient facile. Et plus c’est enrichissant.

Évidemment, parfois, je suis pris pour le touriste que je suis. Parfois c’est intéressé. Mais le plus souvent c’est sincère. J’en veux pour preuve ce patron de bar anglais dans un trou perdu et avec un parcours dans le cinéma. Ce jeune balinais qui me dit que ce qui le rendrait heureux serait d’avoir des enfants. Le même qui l’emmène à un combat de coqs dans un quartier chaud. Cette russe élevée en Israël et qui a quitté le Japon après 20 ans pour ouvrir une auberge de jeunesse. Ces expatriés depuis 15/20 ans à Bali qui ont construit (ou pas) et qui goûtent à leur chance. Ces deux managers qui m’invitent au marché au poisson et qui me racontent leur vie entre Hawaï et Singapour. Ce batteur de groupe de punk rock en tournée dans la région.

Mes filles diraient que c’est fatiguant : je discute avec tout le monde, tutoie facilement et part dans des plans parfois un peu bizarres. Et cela donne lieu à de telles rencontres et aventures que je ne suis pas prêt d’arrêter.

Les rencontres sont vraiment le sel

On apprend tellement quand on essaye de sincèrement s’intéresser aux autres, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent.

C’est d’ailleurs une rencontre il y a plusieurs années qui m’a amené à Bali (poke Mathias, David et Daniel)…