La musique adoucit les moeurs (ou pas)

La semaine dernière, Sandrine (ma femme) décide d’égayer ses baskets avec des lacets de couleurs.

Alors qu’elle est en train de choisir la couleur, un souvenir me revient.

Quand j’étais jeune, nous habitions au centre de Lyon. Dans la rue d’en face il y avait un bar de skinheads. C’était le temps où skins (fascistes) et punks s’opposaient plutôt violemment. C’était les années 90.

Lorsqu’il y avait une soirée à la maison, nous mettions Bérurier Noir à fond, fenêtre ouvertes. Bien planqués quand même derrière la lourde porte cochère et la porte blindée (on est jeunes mais on en reste prudents tout de même).

Bref, fenêtres grandes ouvertes, Berurier (groupe punk) s’époumonait.

Et, à l’époque, les skins et les punks avaient un trait commun : les Docs.

Les fameuses Doc Martens, les seyantes chaussures noires montantes (30 trous de préférence) que l’on retrouve toujours aujourd’hui.

Pour distinguer les skins des punks, outre la crète verte, il y avait … la couleur lacets des Docs. Toute une science (cf cet article ou celui-là).

Rouge, en l’occurrence, signifiait que tu avais fait saigner un immigré (si tu étais rasé de près et avais retourné ton bombers) ou anti-fasciste (si tu avais des cheveux et un Harrington)

Fast forward 30 ans plus tard.

Nous sommes noyés dans un océan de Stan Smith lacets blancs… les messages semblent plus diffus.

Aujourd’hui, il semblerait que nous ayons à choisir la couleur de nos lacets.

Gilles, Punk sans crête, faute de cheveux…