Lille un dimanche soir. Restau Thaï avec ma mère.
Nous commandons, la serveuse est sympa, nous explique que les cuisses de grenouilles que nous commandons sont cambodgiennes, comme elle.
Jusqu’ici tout va bien.
Suivent des plats délicieusement relevés, agrémentés de légumes croquants et frais.
Dans le restaurant, les tables arrivent, les convives commandent qui du riz, qui un bobun, qui des nouilles sautées.
C’est complet : 20 couverts.
Notre serveuse répond au téléphone, tout sourire, prend les commandes, sert le vin et débarrasse. Sans stress.
Jusque là tout va encore très bien.
La cuisine est juste derrière moi.
Et là je m’aperçois qu’il n’y a personne dedans
- pas de cuisinier,
- pas de commis,
- pas de plongeur,
- personne.
Et les plats continuent de défiler.
La carte compte une dizaine de plats. Certains frits, des soupes…
Et le one woman show continue.
Non seulement il n’y a personne en cuisine, mais il n’y a qu’un wok, une casserole, une friteuse et du riz…
Tout est envoyé minute
Notre sympathique serveuse-plongeuse-caissiere-someliere-preneuse de commande est tout sourire.
Fin du repas, nous ne sommes pas les seuls à être étonnés.
La discussion s’engage avec Cheffe Moom.
Lorsque nous la félicitons pour son efficacité (50 couverts par repas) et que nous lui demandons comment elle fait, elle déclare simplement qu’elle connaît la carte par cœur et que, effectivement, c’est la mise en place (préparation des ingrédients) qui lui prend du temps.
Je hasarde le click and collect : « il n’y en a pas eu ce soir, mais sinon oui, j’en fais »
Elle trouve tout cela limite normal, déclare qu’elle a eu une serveuse il y’a quelques temps mais qu’elle n’était pas suffisamment rapide (tu m’étonnes).
Vérification faite, elle répond aussi aux avis sur Internet (avec une note de 4,8 sur 5).
Je ne l’érige pas comme modèle, mais quand parfois certains se plaignent de tirer le diable par la queue dans leur business, je me dis que je sais où je vais les emmener manger la prochaine fois.
L’organisation du temps est la clef
La plupart des restaurants de cette taille ont une masse salariale 3 fois plus importante et ca court partout…
Avec de l’organisation et de l’efficacité il est donc possible de faire tourner une boite avec moins de charges….
