Quelques bouquins pour s’évader, vivre à d’autres périodes et … pourquoi pas … réfléchir.
Après Cizia Zyke, on va revenir sur du plus conventionnel.
- « Montana 1948 » de Larry Watson, plongée dans les années 50 dans l’Amérique des cowboys (merci @laetitia)
- « Manureva ne répond plus » (sur la vie d’Alain Colas)
- Et le plus connu pour la fin : « La longue route » de Bernard Moitessier.
Moitessier, l’aventurier
Alors au début, si tu n’es pas voileux, ça pique un peu. La trinquette, le bout-dehors, la méridienne, les ris et l’artimon, perso cela ne me parlait pas trop. Mais le propos n’est pas là.
Pitch : le gars Moitessier après un Tahiti-Alicante en passant par le Horn fait avec sa femme Françoise, décide de se lancer dans la première course autour du monde Plymouth – Plymouth (le Golden Globe Challenge) en solitaire, sans escale et sans assistance.
On est en 1968.
Pas de GPS, pas de communication, pas de radar, pas de nouvelle, aucun moyen de communication car il refuse la radio que l’organisateur lui propose. Ah si, il balance une boîte avec des pellicules en manquant de couler Joshua (son bateau), puis envoie deux petits bateaux en bois à l’inconnu.
Bref le gars Bernard est tout seul. Il ne sait pas où sont les autres participants, ce qu’il advient du monde qui l’entoure.
Il fait le point au sextant, se base sur ses cartes ou sur un carnet de capitaines ayant passé le Horn. Et il avance, assez vite d’ailleurs. C’est même lui qui devrait gagner le trophée.
Les 3 caps (Bonne Espérance, Leeuwin et bien sûr le Horn) sont passés. Il fait route vers Plymouth quand il décide que, finalement, il est bien sur Joshua. A quoi bon retourner à Plymouth ? Son vrai objectif est Tahiti.
Du coup, sans prévenir personne, après plusieurs mois, il entame le début d’un deuxième tour du monde.
Il ne prévient ses ouailles que quelques semaines plus tard via un message envoyé par lance-pierre à un cargo à Bonne Espérance. L’histoire ne dit pas comment sa femme a pris la décision (« salut Françoise, je suis mieux tout seul. Biz »). Plus sérieusement, son message était : « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme ».
Et puis, après quelques chavirages, il parvient à Tahiti, 300 jours après être parti.
Ah oui, comme il ne fait pas cela pour l’argent, il décide de donner l’intégralité des produits de son livre au Pape (Version 1 : « Françoise, au fait j’ai oublié de te dire : je pense que le Pape fera meilleur usage que nous de l’argent. Biz » // vraie version : « pour aider à la reconstruction du monde« )
Une belle leçon de vie (sauf peut-être pour sa femme, pour qui ça sent un peu le sapin). L’argent n’a jamais été son moteur, l’exploit sportif non plus. L’aventure, la nature et la débrouille (pas l’Argent (« Vagabond des mers du Sud »). Très précurseur.
Au travers d’un podcast, j’ai découvert Gleeph, une bibliothèque virtuelle qui fait des suggestions (et pas que). Voici ma bibliothèque (disponible uniquement sur mobile).
Mais pour qui veut avoir une bibliothèque, rien ne vaut de faire appel à un bouquiniste. De ceux qui ont beaucoup lu. Le libraire c’est bien, mais le bouquiniste c’est mieux, et puis c’est écolo de recycler les livres.