Juillet, le temps des budgets.
Nous avons un bureau en Italie.
C’est l’occasion d’aller voir comment ça se passe et comprendre 2 ou 3 choses qui me paraissent … italiennes (lire : ca marche mais je comprends pas trop pourquoi). J’aime bien comprendre, donc autant y aller.
Comme je suis un rat 🐀 sur les frais (je ne peux pas m’en empêcher), je cherche le vol le moins cher.
EasyJet.
Je réserve.
Etape 1 : l’erreur
Je réalise, après avoir payé, que je me suis planté de jour.
Et donc je dois partir le samedi matin tôt.
Plutôt que de m’énerver, j’en prends mon parti.
Notre bureau est à Mestre, soit Venise.
Donc ce sera week-end à Venise.
On a fait plus dégueu.
Etape 2 : le cout de l’erreur
Je cherche un logement, à mes frais bien sûr, pour le samedi.
Le week-end à Venise, c’est une blinde.
400€ la nuit, ça fait cher l’erreur de jour.
Et là je tombe sur une auberge de jeunesse à 35€ en plein centre (celle-là, si tu aimes les chambres pour 6, c’est une très bonne adresse).
Ça me rappellera le Chemin…
Etape 3 : y aller
Arrivée à l’aéroport. « Désolé vous êtes le 157eme passager », que 156 places.
Flegmatique je leur demande quand est le prochain vol : 17h et on vous rembourse 250€.
Je leur souris « eh bien c’est la vie ».
Me répondent que c’est rare comme réaction sur du surbooking.
Que veux tu que je fasse ?! M’énerver ?
Limite je deviens Jim Carrey dans Yes Man.
Mais finalement j’embarque.
Adieu veau, vache, cochon et spritz à gogo aux frais d’easyjet.
Etape 4 : gérer la foule (ou pas)
Sur zone, un monde fou dans les grands axes.
Mais vraiment beaucoup de monde. Bon, tant pis.
Coup de bol : c’est la biennale d’art contemporain : chaque pays loue un palais pour présenter des œuvres.
Des palais ouverts partout. Et personne dedans… apparemment la biennale ne soulève pas les foules.
Il y a 10 fois de personnes dans les boutiques de luxe que dans les expos.
Tant mieux.
Le plus significatif est l’expo Louis Vuitton : le magasin a 20 fois plus de monde (je suis seul à l’expo Ernest Pignon-Ernest (la réf), très sympa).
C’est fou : les consommateurs achètent à prix d’or des articles de luxe
==> la marque finance des artistes et des expos qui n’intéressent finalement qu’une frange de la société
=+> frange à laquelle beaucoup de consommateurs veulent ressembler en achetant des articles de luxe.
Inutile de dire que je ne fais partie d’aucune des deux catégories : je profite juste par curiosité d’une expo sympa dans un lieu sympa.
En revanche le contraste est saisissant.
Je ne juge pas, je constate.
Lâcher prise.
Bref je me laisse porter d’un palais à l’autre.
Passage devant le palais des doges.
Expo temporaire sur Marco Polo, dont on fête les 700 ans de la naissance.
Personne encore.
Très intéressant. Le gars Marco a fait le tour d’Asie pendant 24 ans (de 15 à 39 ans donc). Je pensais qu’il avait voyagé toute sa vie. Et bien non. Il a surtout bien communiqué ensuite, mettant ainsi « à profit » son temps d’incarcération.
Food for thoughts.
Etape 5 : Puccini sur la place Saint Marc
Passage place Saint Marc, noire de monde.
Il y a une scène.
Je demande : concert (il n’y en qu’un par an) place Saint Marc.
Place à 30€ en dernière minute.
Ce soir, c’est Puccini place Saint Marc ! Pas prévu.
Se laisser faire.
Etape 6 : ronfler (ou pas)
Je rentre à l’auberge.
Là je retrouve des personnes dont j’avais l’âge il y a à peu près leur âge (cette phrase là, si tu n’as pas la réf, il va falloir la relire).
Personne ne ronfle.
Pas de bruit ni de beuverie à 3h du mat’ (tout fout l’camp).
Marrant de se réveiller avec le bateau poubelle et les gondoliers qui démarrent leur journée, entouré de jeunes sur leur téléphone au réveil.
Et ce dimanche en passant devant le fameux café Florian, prendre un thé : se laisser faire. Car oublie le côté rat, l’Italien a compris la force du lieu et charge le thé à 22€… mais c’est beau (la fleur de thé qui s’épanouit dans une théière transparente)
C’est ça le lâcher prise. Soyons honnête : c’est plus facile quand tu as les moyens, évidemment.
Bref
Bref, je me suis planté dans mes dates de voyage.
Et c’était drôlement bien.
Se laisser faire, accueillir l’inconnu.
PS : et si tu as des références cinématographiques, tu auras reconnu The Tourist avec Johnny Depp. Et là tu penses : le gars se voit en Johnny Depp, il a chopé le melon… pas du tout : ca se passe à Venise…