Expériences capillaires… et plus…

Et là tu penses : Séquence Nostalgie (je n’ai plus beaucoup de cheveux). 

Pas du tout

Séquence exploration 

Si tu te souviens, je vais chez des barbiers au hasard. 

Deux anecdotes récentes

Scène 1 : Saumur. Un salon désert, la coupe à 10€ 

Le barbier ne parle pas français. Mais quand tu vois mon crâne, peu de chance que je demande un balayage californien ou une Butterfly haircut (référence). Bref

« Propre propre » sera la consigne, tout en désignant mon crâne et ma barbe. 

« Coupe chou ? Coupe chou ? »

« Oui coupe chou » – si tu n’as pas la référence, un coup chou est un rasoir à l’ancienne, qui ressemble à ça

Il m’assoit. 

Si tu te demandes, pas de shampooing dans ce type d’établissement, ce n’est pas un spa Clarins.

Il farfouille dans son tiroir, trouve la tondeuse

Attaque la (petite) zone avec des cheveux

(Bizarre, je sens la tondeuse, il a du mettre un petit sabot)

Je regarde : pas de sabot

Je viens de me faire scalper

Maitre barbier repose l’objet contendant

Mes yeux s’emplissent d’un mélange de suprise et de « foutu pour foutu »

Il commence à préparer le blaireau et la mousse. Je pense « Bon bah il attaque la barbe, j’espère qu’il ne va pas se louper pareil »

Il sort le coupe choux.

Prend le blaireau, prépare la mousse.

Et met la mousse … sur la tête

« Wow wow wow – stop » « Coupe chou pas pour cheveux. Coupe chou pour barbe »

« Ah ok »

Je n’étais pas prêt pour le crâne blanc…

Conclusion : Retour à la maison avec le cheveu soyeux (mais court)

Scène 2 : Dubaï

Pas de prix mais vu l’endroit je ne vais pas me ruiner. 

Le tenancier ne parle pas anglais. Je ne parle pas pakistanais. 

Même scénario : moi montrer cheveu et barbe. « Clean clean »

Me fait assoir

Toujours pas de shampoing 

Sors la tondeuse

Je me tends 

Je vérifie du coin de l’oeil la taille du sabot. 3 mm. 

Je me détends. 

Il sort le coupe chou. 

Je me retends…

Ça va il attaque la bonne partie du visage. 

Je me détends

On parle de l’impact de la baisse des cours du Brent sur l’immobilier haut de gamme à Dubaï. On se regarde. 

Et là il me dit « wax ? wax ? »

Wax veut dire Cire en anglais, ça je sais : il n’a pas l’air de me proposer de faire le maillot.

Voyant mes yeux incrédules, il me montre mes oreilles. Ahhh il veut me proposer de virer les poils dans mes oreilles.

Note : tu remarqueras que toi et moi sommes intimes maintenant : tu sais que je fais partie des mâles avec du poil dans les oreilles, merci de ne pas me le faire remarquer lors de notre prochain échange. 

Bref, une nouvelle expérience. Vas y mon gars. 

« ok »

Il prend de la pâte verte et l’étale copieusement à la spatule sur les oreilles. 

Hum c’est chaud. Je n’entends plus Radio Islamabad. Je ressemble à Shrek 

Et là il désigne mon nez

« Wax ? Wax ? »

On ne vit qu’une fois. 

« Ok »

Je me demande comment ça va se passer pour aller récupérer le matos (« quand me suis-je mouché ? » me vient également). 

Et là je découvre un autre usage du coton tige

Le dispositif est astucieux, finalement assez logique. 

Je ressemble définitivement à Shrek

Je n’entends plus, peine à respirer. Ce n’est pas le moment de rencontrer Miss Dubai. 

Mon manque d’expérience en matière d’épilation fait que je ne pense pas tout de suite à la phase 2 : comment va se passer le retrait des substances vertes solidifiées des endroits où elles sont placées ?

Mon côté féminin frémit déjà…

C’est ainsi que je comprends un peu tard qu’un anodin coton-tige peut, dans des mains expertes, devenir une arme de catégorie 4

Alors que mon esthéticien finit son œuvre (et que je pleure), je songe à deux choses :

  1. C’est dur d’être une femme
  2. L’arrachage de sinus par un barbier est-il pris en charge par la Sécu ?