Et si on arrêtait de tirer sur Booking et compagnie ?

Ca y’est, j’ai viré ma cuti…

Cette année, arrêtons de nous plaindre, de dire que ce sont tous des méchants, qu’ils ont des pratiques douteuses, qu’ils tondent la laine sur le dos des gentils. Le discours est un peu éculé, voyons différemment.

 

Je sais, je sais, en d’autres temps, j’ai

  • comparé TEB (TripAdvisor, Expedia, Booking) à de l’héroïne, cette drogue dure à laquelle on devient addict et qui vous tue à petit feu,
  • fait tellement d’interventions que mes filles m’appelaient « Monsieur » tellement je n’étais pas à la maison,
  • écumé pendant 10 ans les Assemblées Générales des syndicats, les congrès,
  • prévenu tout le monde depuis 5 ans que TripAdvisor allait devenir un distributeur,
  • écrit tribune sur tribune,
  • porté aux nues ceux qui réussissent à travailler sans distributeurs,
  • dénoncé les agissements tendancieux (e-mails cryptés / achat de nom des hotels sur Google)
  • soutenu que AirBnb allait investir les hôtels et que c’était tant mieux (rappel : la commission est de 5%)

et je suis parti en guerre à mon niveau pour permettre aux clients de Vinivi / Guest Suite de récupérer leur dû (les adresses e-mail des clients).

 

Et je ne regrette pas du tout, car tous ces échanges avaient pour but que tout le monde ouvre les yeux et partager avec des personnes concernées et intéressantes.

 

Mais finalement, tout ça pour quoi ?

 

Chaque jour passe, et finalement tout le monde perd de l’énergie à lutter contre des moulins. Si on amène le raisonnement jusqu’au bout, nous sommes tels des Don Quichotte. Pour rappel, le vertueux redresseur de tort finit vaincu et est mort, entouré des siens dans l’amour (mais mort…).

 

Si on utilisait notre énergie à autre chose qu’à se plaindre de la météo ? Parce que, finalement, la distribution, c’est comme la météo : individuellement, on ne peut pas faire grand chose :

  • Il ne fait pas beau ? Prenez un parapluie,
  • Il neige ? Mettez du sel et des chaînes à la voiture.

 

Les syndicats ont raison de continuer le combat, c’est leur rôle et ils le font bien. A la place de l’hotelier, je ne serais pas résigné mais je dirais qu’il faut, individuellement, jouer une autre partie.

 

Savez-vous à quoi on reconnaît un bon joueur de poker ?

Il choisit soigneusement la table à laquelle il s’assoit.

 

Et c’est ce que devraient faire les hôteliers. La table Internet/Google est trustée par des joueurs très talentueux, qui jouent depuis 20 ans et qui ont plein de jetons.

 

Et il y a des tables où les distributeurs ne sont pas :

  • le service au client
    • un wifi qui n’a pas un code qui change toutes les 2 heures et qui ressemble à 798è!èçà!è)#
    • un check-out qui prend 1 mn (ou pas de check-out du tout, certains y arrivent)
  • les services ajoutés vendus dans l’hôtel
    • le bon vin au verre
    • les services de bocaux frais, bons et pas cher
    • une recommandation de restaurant sympa
    • tout pour ne pas rester seul dans sa chambre le soir (rencontrer d’autres voyageurs professionnels qui s’embêtent à mourrir dans leur chambre (je ne parle pas de rencontre avec l’amour, c’est un autre sujet))

 

Les consommateurs n’ont pas grand chose à faire de nos problèmes, ils ont les leurs (de problèmes). La plupart des professionnels perd son temps à essayer de changer le consommateur : il ira où il a envie et là ou la réservation est la plus simple, et ce n’est pas sur le site de l’hotel dans 90% des cas. C’est plus simple de réserver sur TEB. Et si c’était vraiment plus cher, il n’irait déjà plus. Changeons de table.