Steve Jobs a fait beaucoup de mal

Comme tout bon patron de start-up à la mode, Elizabeth Holmes (voir la chronique précédente sur Theranos, le Madoff de la santé) révérait Steve (oui, elle l’appelait Steve (même s’il ne l’avait jamais rencontré)). Et l’utilisait comme justification.

Et nombre de patrons que j’ai rencontré se croient permis d’être détestables, cassant, ultra brutaux, très secrets, déterminés à l’extrême  « parce que Steve était comme ça et ça lui a réussi et s’il n’avait pas été comme ça, rien ne serait sorti ». La ficelle est un peu grosse.

Chacun son style. Steve a pu s’en tirer comme ça, tant mieux pour lui. Il avait d’autres qualités.

Il admirait par ailleurs la culture bouddhique. Il aurait pu aller un peu plus loin.

Matthieu Ricard (mais si, tu vois bien qui sait : le moine français, porte-parole du Dalai Lama pour la France) expliquait que, étant jeune, il a vu défiler chez ses parents (son père était le philosophe Jean-François Revel) le gratin intellectuel de l’époque (écrivain, savants, prix Nobel…). Il avait réalisé que certains se comportaient de manière assez peu sympathique, voire étaient franchement imbuvables. Cela l’a toujours étonné, jusqu’au jour où il a constaté que dans la société népalaise, aucune personne ne pouvait accéder à des postes importants si elle ne faisait preuve de qualité humaines en tant que conjoint, parent ou collègue. Les qualités humaines comptaient autant que ses aptitudes. Et si l’un ne se comportait pas correctement vis à vis de la communauté, aucune ascension n’était possible.

Steve aurait du rencontrer Matthieu ou un peu plus de boudhistes. Son comportement aurait certainement été différent.

 

Nous voyons nous comme ceux que nous sommes vraiment ?

 

Conclusion : la prochaine fois que tu sors une citation sur Steve, pense aussi à son coté obscur, certes un peu moins sombre à la fin de sa vie (dans sa bio par Issacson sa fin de vie a l’air plus apaisée).